samedi 10 janvier 2009

16 septembre 1933 : La fin des vacances

“Chères marraines,
Avant de monter dans le car (1), nous vous embrassons et vous rassurons sur notre voyage. Jean a dormi seulement en quittant Lyon, et jusqu’à 5 heures, bien étendu.
Henri était à la gare. Odette m’a bien reçue. Il fait très beau et très bon. Je vous écrirai longuement un de ces jours.
Jean n’est pas fatigué, il a de belles joues roses. Il a mangé une Phosphatine chez Odette. Son lait avait tourné. Heureusement, il ne l’a pas réclamé.
Bons baisers de nous 3.
Jane"

(1) De Nice à Sclos

Août 1933 : Le Bois d'Oingt

dimanche 4 janvier 2009

24 juillet 1933 : Les vacances approchent

Bonne et heureuse année à tous les descendants de Jane.
Et un peu de juillet dans la froidure de janvier :

"Chères marraines,
J'ai été bien contente de recevoir ce matin la lettre de maman, et de vous savoir installées au bon air. Nous avons bien pensé à vous au moment du départ. Tout cela est beaucoup de tracas et de la fatigue, surtout avec le souci des enfants ! J'espère que maintenant vous vous reposez, qu'il fait beau et bon, et que les petites joues reprennent des couleurs.
Je vous remercie pour le plan que j'ai étudié avec plaisir, aimant à vous y imaginer, et me sentant plus près du départ maintenant. J'espère que dans peu de jours, vous nous direz quelle est la réponse du docteur. En principe, Henri prendrait son congé à partir du lundi 14, et nous partirions le vendredi soir. J'insiste pour qu'il s'inquiète de savoir s'ils feront le pont, et dans ce cas il pourrait faire partir son congé du 16. Ce serait une bonne affaire...
J'ai un peu attendu pour vous écrire, n'ayant pas votre adresse exacte. Henri a envoyé un mandat samedi à "Mme Veuve Pierre Reignier, en villégiature au Bois d'Oingt". Si par hasard il ne vous était pas parvenu, vous pourriez le demander à la poste.
Dans sa dernière lettre, maman me disait que papa attendait de savoir ce que nous allions faire pour demander un congé. Il espérait qu'on le lui accorderait, en échange de quoi il travaillerait toute la journée au retour, au lieu de l'après-midi seulement.
Si les François pouvaient trouver, par vous, les deux pièces qu'ils désirent, ils seraient mieux qu'à l'hôtel, à cause de Micky. D'autant plus que d'un autre côté, je ne sais pas trop comment expliquer à mes parents cet arrangement dans deux hôtels différents... Si ce n'était la question de la dépense, je vous dirais : C'est à nous, plutôt, d'aller à l'hôtel, et cela arrangera tout. Comme tout cela est ennuyeux ! Evidemment, on a raison de prendre, et même d'exagérer les précautions, surtout quand il s'agit des enfants, et j'approuve tout à fait Germaine.
Samedi, je suis allée voir mon docteur. Il m'a trouvée très bien, m'a ordonné des fortifiants pour bien passer l'été, et aussi, détail intéressant, un vermifuge sous forme de suppositoires "Gambéol". Ces indésirables me fatiguaient vraiment ces temps-ci. C'est peut-être ce qui explique que depuis 6 semaines mon poids demeure stationnaire. Suzie en a-t-elle eu à nouveau ? Samedi, Henri a déjeuné chez les Gab. Il a vu Mr Béruel. Gabriel a été fatigué pour s'être baigné et couché au soleil le dimanche avant, à Menton, ce qui n'était pas indiqué après sa pneumonie.
Maintenant, ça va. Ils attendent bientôt Thérèse, qui guérissait son oeil avant de partir.
Ma soeur est à Pharon-Plage, dans la Loire Inférieure ; son mari l'a rejointe, et ils rentreront vers le 15 août, avant le voyage en Norvège de mon beau-frère.
Tante Henriette m'ayant envoyé ce billet pour la fête du petit, voulez-vous lui acheter ce que vous voudrez ?
Et voilà, chères marraines, le peu de nouvelles. Je trouve les journées longues et compte les jours. Il fait chaud, mais c'est supportable. J'ai défait un pull-over à Henri, trop large, et je me dépêche de le refaire. J'ai laissé le costume de Jean en panne, et les chemises de Suzy attendront aussi. Nous vous embrassons bien tendrement tous les cinq.
Jane, Henri
La photo nous a fait un très grand plaisir ; c'est vraiment une oeuvre d'art. Suzie y est divine, et Jean est drôle ; mais en effet il est mieux sur d'autres, plus naturel. Merci mille fois pour le cher souvenir."

Finalement, on s'est décidé à vacciner les enfants, mais il faut respecter un délai d'un mois à six semaines avant qu'ils puissent être remis en contact avec leur mère, ce qui explique pourquoi Jane ne part pas plus tôt.