"Ma chère petite Jane,
Ta bonne lettre, impatiemment attendue, nous a surpris et peinés. Pauvre petite Suzie ! Comme elle a dû souffrir en effet, et comme vous avez dû être tourmentés ! On s'inquiète si vite avec ces chers petits et ce n'est pas toujours commode de les soigner ! Enfin, ce n'est pas grave heureusement, et nous espérons qu'à l'heure actuelle le mal a complètement disparu ou à peu près, et que votre départ pour Lyon n'en sera pas retardé.
Nous espérons aussi que ta belle-mère sera remise de cette nouvelle indisposition et que vous passerez quelques bons jours tous ensemble. André sera sans doute de la réunion ?
J'ai reçu ce matin un mot de Jo m'annonçant une affreuse nouvelle : leur pauvre Thérèse est morte d'une congestion cérébrale vendredi soir, et sa mère, appelée d'urgence, est arrivée quelques heures avant la fin. Demain, funérailles à Angers, et vendredi à Grenot !
Tu vois d'ici le désespoir et la situation de ces pauvres malheureux ! C'est épouvantable, c'est la plus dure épreuve qui puisse les atteindre !...
Hier, mariage de Maurice. Très belle cérémonie ; la mariée est quelconque et parle très peu. Très bon lunch avec jaz (sic) et danse, toilettes splendides ; 8 demoiselles d'honneur en moire rose, 4 petits couples et 4 grands. Gd'mère est venue seulement au lunch à cause du mauvais temps ; et tante Angèle seulement au Temple, ayant une leçon à 5 heures. Les petites Le Gonidec n'ont pas manqué une danse et étaient très élégantes. Mme W., très jolie toilette, en crêpe georgette gris, chapeau bas et souliers gris, tout-à-fait chic. Les mariés sont partis à Tarbes le soir même pour aller voir la gd'mère de la mariée, et ils doivent revenir après la Noël.
Nous sommes bien contents que Suzie ait été ainsi gâtée par son parrain qui est si généreux ! Elle sera joliment bien dans son petit lit qui doit être sûrement ravissant, d'après ce que tu me dis. Vous êtes des veinards, d'avoir une telle température en cette saison, et nous en sommes heureux pour vous ; ici, après 2 jours très froids, nous avons de nouveau la pluie, mais une pluie glaciale, et nous n'avons que 12° avec le chauffage : c'est maigre !
A N. Y. cela va mieux. Jean a vu le Dr qui lui a dit que tous ses malaises étaient nerveux et lui a donné ce qu'il fallait pour dormir. Elle nous dit que ta lettre si affectueuse lui a fait grand plaisir.
Le 1er janvier, nous déjeunons chez les Jobert avec les Rosenthal qui viendront dîner avec nous le dimanche avant.
Gd'mère me charge de te dire de ne pas oublier d'envoyer tes voeux à Mme Poisson ; c'est en effet obligatoire après les cadeaux qu'elle t'a fait pour ton mariage ; et Gd'mère serait très gênée vis-à-vis d'elle si tu ne le faisais pas ! Mme Fournier est de nouveau remise de sa crise et est venue à la Providence jeudi dernier.
Merci pour l'adresse du Capitaine. Nous pensons bien à vous, mes chers enfants, et à la joie que vous aurez de cette bonne réunion de famille. Pourvu que tu n'aies pas trop de surmenage avant le départ et que le voyage ne soit pas trop fatigant ! et que vous ne preniez pas froid surtout !
Papa se joint à moi, ma chérie, pour t'embrasser mille fois bien tendrement ainsi qu'Henri et Suzie. A vous trois toute notre affection.
A. Beauser"
mercredi 30 juillet 2008
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