dimanche 6 juillet 2008

22 octobre 1928 : L'oncle et parrain écrit à sa nièce

"Ma chère petite nièce,
Je suppose que ta maman aura ouvert cette lettre et aura su traduire ce qu'elle contient, c'est à dire en tout premier lieu les souhaits de bienvenue en ce bas monde, que formule ton vieil oncle, mais il est bien probable que les oncles ne te servent pas encore beaucoup à te distraire et que le monde se résume en quelques objets palpables ou nettement visibles dans un rayon très court autour de ta chère petite personne. En tout cas, ce monde là est rempli de bonnes intentions pour toi, tandis que le grand... mais ce sera à toi de le dompter et de le captiver, je suis sûr que tu y réussiras à merveille si, comme je le suppose, tu es le portrait de ta maman, avec les quelques traits acceptables (au propre et au figuré) de ton papa.
Sais-tu que j'ai une triste excuse à saluer avec tant de retard ton entrée parmi nous, et que ce n'est que par une lettre de ta grand-mère que j'ai su la nouvelle huit jours après ? Il paraît que ton papa m'a écrit, mais sans doute pour aller plus vite, il a confié sa lettre à un grand oiseau - je m'arrête, puisque tu ne connais pas encore les petits oiseaux - et ce grand oiseau a brûlé en route. Il paraît encore que ton papa me demandait de te servir de parrain. Entre nous, tu tomberais bien mal, mais je te laisse le soin de décider. Et dans le cas où tu dirais ce premier "oui", tu me diras tout bas ce qu'il te manque pour être heureuse, et ce que tu veux que ton vieil oncle ait le bonheur d'offrir à la petite Dauphine pour proclamer toute sa joie d'être pour la première fois
l'Oncle François"

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