dimanche 23 août 2009

10 mai 1936 : Emotions contrastées

"C'est avec anxiété que nous attendions ta bonne lettre, mon Janot, pensant apprendre le résultat de l'examen d'Henri. Nous avons été bien déçus ! Mais nous osons malgré tout espérer, vu la modestie d'Henri, que ses épreuves de math n'auront pas été aussi mauvaises qu'il le croit, et que le croquis, la levée de plan et surtout son dessin, compenseront peut-être le reste. En tout cas, il fait bien de ne pas se décourager puisqu'il pourra se représenter en juillet ; d'ici là il aura le temps de bûcher un peu ses math, mais sans se surmener ni exagérer le travail, car sa santé est plus précieuse que tout le reste !
Vous avez eu une excellent idée de faire ces deux belles promenades samedi et dimanche, cela vous a distrait et fait du bien à tous les trois. Ce petit jardin dont vous avez la jouissance est vraiment précieux pour Jean surtout, et tu peux sans doute t'y reposer un moment après le déjeuner, lorsque le temps le permet.
La petite photo prise chez André nous a fait bien plaisir, on devine Jean, et cette maison d'André a très bon aspect.
Henri est peut-être à Montchat aujourd'hui ; ce sera une grande joie pour vous de revoir votre Suzie, mais certainement un gros chagrin pour les marraines que cette séparation. Aussi se décideront-elles à partir pour Meudon si Mme Reignier peut entreprendre le voyage sans qu'il y ait danger.
Ici, tj rien de nouveau pour papa, hélas ! et cela devient inquiétant. Il ira une dernière fois relancer ces messieurs, mais je ne me fais guère d'illusion. (Inutile de compter sur l'oncle Jean!)
Nous avons déjeuné avec les 5 samedi dernier, et Jean devait partir pour la Hollande le lendemain ; il a dû revenir hier, et il viendront à St Mandé dimanche prochain. Nany fait sa Première Communion le 28 mai et ce n'est pas la besogne qui manque à Renée ce mois-ci. (...)
Tu me diras si tu veux que je te fasse l'envoi des cache-nez que j'ai faits aux enfants, à moins d'attendre le mois de juillet, si Henri vient à Paris pour son examen ?
Je termine, ma chérie, en vous envoyant à tous les 3, nos baisers bien tendres, et en vous assurant encore de notre profonde affection.
A bientôt des nouvelles, ma petite Jane, et de tout coeur à toi.
A. Beauser"

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