dimanche 22 août 2010
13 avril 1938 : Jane est à Lyon
vendredi 16 juillet 2010
27 février 1938 : Anna est soulagée
"Ma chère petite Jane, Tu dois penser si ta bonne et longue lettre a été lue et relue, et si elle a été accueillie avec joie et soulagement ! Nous voilà tranquilles sur votre compte, et malgré la précipitation de ce départ et toutes les péripéties qui l'ont accompagné, tout s'est passé pour le mieux et Henri a pu trouver de suite un appartement convenable et bien exposé, ce qui est précieux pour vous, et à proximité du centre et des approvisionnements. Nous voyons avec grand plaisir aussi que tu as eu une bonne impression sur cette petite ville qui nous paraît fort plaisante d'après les cartes postales, et où les promenades agréables doivent abonder. En tout cas, l'air doit être vivifiant en effet, et sera cent fois préférable à celui de Nice, pour toi surtout mon Janot, aussi bien pour tes poumons que pour tes rhumatismes, pour Henri également et les enfants.
Nous sommes bien contents qu'Henri soit satisfait de son nouveau poste et qu'il n'ait pas un travail pénible, cette heure de plus à se reposer le matin avec le retour à 5 heures le soir, on ne peut désirer mieux. Et nous sommes convaincus qu'il sera très apprécié de ses chefs, comme il l'était à l'usine d'ailleurs où on doit certainement le regretter. Il a dû être très touché de ce souvenir offert le jour du départ (1).
Nous espérons que tu seras satisfaite de ta nouvelle femme de ménage, et que tu auras terminé toute ton installation avec les petits détails sans trop de fatigue. Le bout de jardin est précieux pour Jean, en attendant la fin de l'épidémie de rougeole et scarlatine. Il vaut mieux exagérer les précautions et ne l'envoyer à l'école qu'après Pâques, ces maladies sont si longues et si ennuyeuses qu'il faut tâcher de les éviter, si possible. Je suis contente que le pull-over lui aille, c'est presque un hasard, surtout pour le col. Les bonnes nouvelles de Suzie (2) nous font plaisir.
(...) Quant à Jules, nous ne l'avons pas revu. Quand Juliette est venue il y a 3 semaines, il n'avait encore rien trouvé, et elle venait d'avoir la grippe et devait entrer le lendemain comme femme de chambre chez un Dr. Y est-elle toujours ? Nous ne savons rien. (...) Je termine mon griffonnage ayant juste la place de vous embrasser tous les 3 bien affectueusement, mes chers enfants. A toi, ma chérie, nos meilleures tendresses. A. Beauser"
(1) une montre
(2) qui a eu la varicelle
13 février 1938 : Enfin le déménagement !
Carte postale représentant "Bou Saada - Dans le quartier indigène, une rue de la ville Arabe" mais datée de Meudon.
Mon cher Henri,
Nous sommes bien contents d'apprendre que te voilà au bout de cette énervante attente et bien nommé cette fois. J'ai tardé à te féliciter parce que je voulais interviewer un camarade qui a pas mal parcouru la région de Digne - je n'ai pu le joindre. Le climat doit être plus vivifiant que celui de la Côte, mais attention au début ! Le froid qui tombe brutalement le soir, maux de gorge, rhumes, etc. - le soleil ardent, et le "fond de l'air" frais, encore attention ! Nous avons constaté que vous voilà plus près de Lyon de plusieurs heures, et de quelques centaines de francs par an, du fait des voyages. Espérons que la vie n'y sera, par contre, pas trop chère - et pas trop monotone. Ne perds pas le contact avec les maths ! Voilà bien des conseils. Ici tout va bien.
Nous vous souhaitons mille choses agréables.
F.
mercredi 16 juin 2010
28 décembre 1937 : Les voeux de Suzie
Mon cher Papa et Ma chère Maman,
J'espère que vous allez bien et je vous souhaite de passer une bonne année 1938 et d'avoir une bonne santé.
Jean a-t-il pu aller à l'arbre de Noel ? Qu'a-t-il eu et qu'a-t-il trouvé dans ses souiliers (sic) ? moi j'ai trouvé un broc un seau une cuvette 5 petits savons 2 linges de toilette et une main éponge. Je fais la toilette de mes cinq poupées tous les matins. Elles ont eu aussi quelque chose dans leurs souiliers. Je suis en vacances jusqu'au 3 janvier.
Je te remercie de ta jolie carte et aussi des étrennes que Papa et toi vous me donnez. J'ai déjà choisi ce matin de jolies fournitures de travail et il me reste encore un peu d'argent. Je suis bien contente.
Je t'embrasse bien ainsi que Papa et Jean.
Suzie
samedi 12 juin 2010
24 novembre 1937 : Bientôt 10 ans !
Les vacances se sont bien passées, Jean est resté avec les marraines et sa soeur jusqu'à la Toussaint où son père est allé le chercher à Lyon. Henri n'a toujours pas eu confirmation de sa future affectation en tant que fonctionnaire. La vie continue.
Chères marraines,
Nous avons été contents des bonnes nouvelles. J'ai toujours si peur que Suzie reprenne une bronchite, avec la mauvaise saison ! Heureusement qu'elle est chaudement habillée pour aller à l'école. Et vous, j'espère que vous n'allez pas mal, toutes les trois ? La maison a retrouvé le calme, après les réunions du mois dernier, et Marie-Louise et Marthe ont sans doute de l'ouvrage, par l'entr'aide ou autre endroit ? Suzie n'est-elle pas trop à la queue de sa classe, après avoir tant manqué ?
Ici, ça ne va pas mal. Le temps est tantôt beau, tantôt très humide. Nous sortons pas mal, Jean s'occupe bien, il fait même un peu de tapisserie.
Il a été un peu fatigué, ces temps-ci, il a vomi à deux reprises, et l'intestin, après cela, était un peu dérangé, mais 24 h après cela avait disparu. Il se plaint souvent du ventre, comme avant, et ces vomissements n'étant pas naturels, puis qu'il ne mange rien d'indigeste, je vais le mener chez le docteur. Il se peut que ça vienne du foie, et qu'il y ait un régime à suivre. Je lui demanderai aussi un fortifiant, parce qu'il ne veut pas prendre l'huile de foie de morue. Je viens, pour ma part, d'en prendre un demi-litre, et je me sens mieux.
Henri a reçu une lettre du ministère des pensions l'informant que sa désignation avait été notifiée au ministère des Travaux Publics, et que sa nomination sera prononcée ultérieurement. C'est déjà un pas de fait, cela prouve qu'on s'occupe de lui.
Rien de nouveau d'André, on se demande toujours comment ça va, de son côté. Nous allons lui écrire que nous pensons aller le voir le dimanche 5 décembre, et que nous fêterons ensemble nos 10 ans de mariage !...
Avez-vous de bonnes nouvelles des François ? Je n'en ai pas de mes parents ces temps-ci et en attends.
Suzie voit-elle souvent ses cousins et cousines ? Jean en parle souvent, se rappelant d'avoir bien joué avec les petits Biass.
Et voilà, chères marraines, le peu de nouvelles, nous en attendons toujours impatiemment des vôtres.
Meilleurs baisers du trio à toutes les quatre.
Jane
PS : Nous vous enverrons un mandat, au début de décembre, pour les 2 mois, je pense 300 F pour novembre, et vous nous direz ce que nous vous devons pour décembre.
vendredi 11 juin 2010
Quel rapport ?
Entre autres activités prévues, donc, reprendre un peu le cours de cette histoire, pour mes quelques fidèles et aussi pour le plaisir de voyager dans le temps. Il me reste encore à tester si le WIFI traverse le plancher... Sinon, je bloggerai depuis la cuisine. A très bientôt.
22:37 : Les footballeurs français sont nuls, comme prévu, et la connexion marche jusqu'à mon lit !
lundi 19 avril 2010
22 juillet 1937 : Ca se précise
"Mon cher homme,
J'ai été bien contente de recevoir ta lettre hier matin, avec des détails sur ta belle vie. Je vois que ta journée de dimanche s'est bien passée avec ce vieux frère, et qu'il a pu heureusement flemmarder avec toi l'après-midi. Maintenant, je te vois comptant les jours qui te séparent de ta randonnée à Digne, et je souhaite que tu ne sois pas déçu en visitant cette ville dont nous avons tant parlé.
Tu me diras tes impressions. Et ensuite tu n'auras plus que 5 jours à tirer avant de prendre le grand train. Ne te trompe pas, surtout. Celui pour Paris part 10 minutes après celui de Genève. J'ai entendu dire que ce train pour G. était nouveau, donc sans doute pas porté sur l'horaire. Toi qui dors si facilement, tu serais dans le cas de te réveiller à Grenoble ou plus loin, et l'on attendrait tout un jour le pauvre Henri !...
A part cela, mon brave homme, tout va bien ici. Il fait beau, tantôt chaud, tantôt frais. On fait toujours la petite promenade entre 5 et 7 heures. La nourriture est agréable, j'ai déjà meilleur appétit qu'à Nice. Quant aux enfants, il s'en payent de jouer ensemble. Suzie est plus gentille que l'année dernière, elle fait plus grande fille, mais Jean est déchaîné, il n'y a plus moyen de le faire obéir, et il faut toujours que je me fâche. Les leçons de lecture et d'écriture sont peu brillantes. Je m'en vais le reprendre pour la lecture, parce que ta mère n'est pas assez ferme. Elle me dit qu'il n'a pas fait de progrès depuis l'année dernière, moi je suis sure qu'il en a fait pas mal, parce que quand il s'applique, il lit pas mal de mots tout seul. (...)
Oui, je pense à toi, et je serai heureuse de retrouver ta silhouette sympathique ; je pense que tout se passera au mieux pendant ton congé, et que nous aurons du bon temps à Paris. (...)
Au revoir, mon cher marron. Je t'aime toujours et je t'embrasse bien fort plusieurs fois. Gros baisers de chacun ici pour toi.
Fenon"
mardi 6 avril 2010
18 juillet 1937 : Jane est bien arrivée
"Mon cher homme,
Nous voici installés dans ce cher Grandris, où il ne manque que ta sympathique personne. Notre voyage a été assez pénible : d'abord, nous étions montés dans le train de Genève - Marseillle - Grenoble. Heureusement j'ai eu l'idée de me renseigner à Nice-ville, on m'a dit que la voiture pour Paris était à la queue du train, j'ai refait tout le train pour changer de voiture, et là, trouvant un contrôleur, il m'a dit qu'il faudrait changer à Marseille, ou mieux au prochain arrêt. Le train ayant déjà quitté Nice, nous avons donc attendu le train suivant à Cagnes, 5 ou 10 minutes seulement. Jusqu'à Marseille, personne, mais ensuite nous avons été envahis par des militaires et 2 jeunes Anglaises, j'ai dû réveiller et asseoir Jean qui pleurait.
Et nous sommes arrivés à Perrache à 8 h, après avoir lanterné partout. J'ai eu juste le temps d'aller en vitesse aux lavabos et au buffet. A la gare de Grandris j'ai trouvé la famille sur le quai. Tout le monde allait bien. Suzie a bien grandi. Ils ont bien fait les fous, tous les deux, surtout de 5 à 7 h, en promenade. Il fait frais mais assez beau. (...)
A part ça, rien de nouveau à te signaler, sinon qu'on pense bien à toi et que je te suis dans tes allées et venues garçonnières, si l'on peut dire, parce qu'avec tes cheveux blancs !...
Je suppose qu'en ce moment tu es avec André. Je te souhaite de passer quelques bonnes heures, et de ne pas trop travailler les jours suivants pour ne pas te fatiguer. Ecris-moi un peu, peu à la fois mais souvent, et couche-toi tôt, sans faire de problème, tu as bien assez de faire ta cuisine et ta vaisselle.
Je pense que cet après-midi on pourra se promener. Marie-Louise, M et S ont fait une jolie promenade le 14, avec la petite-fille de votre amie de Montchat, elles sont montées jusqu'à 700 m, et ont cueilli des airelles.
Au revoir, soigne-toi bien. Nous t'embrassons bien fort.
Ta vieille femme"
22 juin 1937 : Bientôt les vacances
"Grandris, le 22 juin
Mon cher Jean,
Je te souhaite une bonne fête. Je voudrais savoir qui est-ce qui est le parrain et la marraine de la petite Maryse (1). Je t'ai planté des haricots. Je voudrais savoir quel jour maman arrivera. Je t'envoie un gros paquet de mimis.
Je t'embrasse
Suzie
Tu embrasseras papa pour moi"
(1) la voisine de Jane et Henri a accouché peu de temps auparavant
lundi 29 mars 2010
25 avril 1937 : Des projets
"Ma chère Maman,
C'est moi qui écris, pour une fois. Ce n'est pas que j'aie beaucoup d'idées, mais Jane vient de me dire que le temps lui manquait et que moi, précisément, j'en avais à ne savoir qu'en faire. Il est vrai que, depuis les 40 heures, je dispose de deux dimanches au lieu d'un (1) et il faut bien avouer que cela enlève bien des excuses.
Donc je viens répondre à ta lettre d'il y a 8 jours et je t'informe d'abord qu'il ne reste pas trace de tous nos rhumes. Ces rhumes étaient dus, évidemment, au soleil printanier un peu exagéré par instants. Nous avons eu somme toute un bon hiver, tout le contraire de celui qui nous était prédit. Nous n'avons brûlé que 300 kg de boulets et 300 kg de coke, environ. Je pense que de votre côté vous n'avez pas atteint votre formidable consommations des années précédentes, et que vous jouissez en ce moment de ce délicieux printemps lyonnais (l'unique saison acceptable dirais-je si je n'avais peur de te faire de la peine). Tant mieux si vous profitez du jardin et en faites profiter les petits Vincent, Biass et Cie.
Nous avons appris avec plaisir que vous avez reloué cette maison de Grandris et nous avons bien le projet d'en profiter le plus possible. Voici quels sont nos projets : tâcher de vous envoyer Jean un peu d'avance et de vous le laisser jusqu'à octobre, ensuite que Jane parte un peu avant moi et revienne un peu après, et enfin que j'y passe le plus de temps possible. Je n'ai plus l'intention de passer un examen en juillet, remettant cette épreuve au moment où je serai dans l'administration, et ayant pris un peu de bouteille : c'est-à-dire dans neuf mois, dans un an ? Donc, mes vacances ne seront pas hypothéquées cette fois. Leur date ? je ne sais pas encore. La Cie PLM nous a proposé du 1er au 15 septembre mais nous avons réagi vigoureusement et demandé du 1er au 15 août (il s'agit de prendre le congé tout le personnel ensemble). Cette date restant en suspens, nous n'en caressons pas moins notre projet d'aller revoir nos parents de Paris et d'y rester (selon nos finances) 3-4-5 jours. Je comprendrais la chose de cette façon : Jane et les enfants arrivant à Perrache pour monter dans le train m'amenant de Nice. Il est pénible de ne pouvoir vous inviter à en faire autant (à moins que vous n'ayez une cagnotte !). Nous pensons pouvoir loger les enfants chez les Parents, et quant à nous deux aller à l'hôtel. Étant donné qu'ils ne manqueront pas, les hôtels, de majorer d'une façon ou d'une autre leurs prix, nous ne pourrons nous payer ce luxe longtemps. Je me propose de demander à tout hasard un billet à demi-tarif pour Jane et les enfants pour le trajet Lyon-Paris et retour. Il est naturel que nous tâcherons de voir le plus possible l'exposition (2). Verrons-nous les Meudoniens ? Il est presque sûr que non et la série continue : je ne suis jamais entré chez mon frère !
En ce qui concerne ma future entrée dans l'administration, je vais être "classé" dans quelques jours, c-à-d qu'on va me donner un numéro d'ordre pour les vacances pouvant se produire (ce numéro classe les candidats en tenant compte de leurs notes à l'examen, de leur degré d'invalidité, du nombre de leurs enfants...). Il est vraisemblable, vu le peu de candidatures, que j'aurai un numéro favorable. Ensuite on me demandera quels sont les départements où je désire être nommé et je répondrai : Alpes-Mmes (sauf littoral) et Basses-Alpes, car je me méfie du reste de la Provence où souffle le mistral. Étant donné que l'emploi en question est un emploi de bureau et qu'il n'est pas question de me détacher dans un chef-lieu de canton (comme c'est le cas pour l'emploi supérieur), je pense qu'on ne saurait m'envoyer que dans les "villes" suivantes : Grasse, Digne, Forcalquier, Barcelonnette. Je classe ces villes par l'ordre de notre préférence, Grasse étant le paradis et Barcelonnette me semblant inacceptable étant donné son altitude exagérée (1 132 m). Quant à Digne (altitude 608 m) et à Forcalquier (550 m), elles sont à proximité de la ligne Marseille - Grenoble - Lyon et c'est à considérer. Je ne puis rien dire de sûr au sujet de la date de ma nomination ; quand je parle de l'automne c'est suivant le pronostic des gens de l'administration.
Maintenant que j'ai répondu à tes questions à ce sujet, je te dirai que nous n'avons pas revu André depuis Pâques. Il avait bien parlé de venir nous voir, mais je crois que c'est encore nous qui nous déplacerons, un de ces dimanches, sans faire encore de projet. Nous sommes contents de savoir que le petit Pierre va bien et que son papa se promène de ci de là avant d'atterrir à Châtel-Guyon. C'est cette vie qui lui convient, et il est triste de voir qu'il se surmène, par patriotisme, dans son bureau, alors que tant d'autres dans l'armée ont la vie si douce. Il existe un juste milieu qu'il devrait bien se résigner à accepter - ne serait-ce que dans l'intérêt de sa famille. Nous avons bien reçu les dragées et négligé de remercier. Jane vient d'écrire à Germaine pour le faire. Maintenant, en ce qui concerne le 4ème galon du Kozak, et qui devait arriver avec le fils, qu'en est-il ? Savez-vous quelque chose ?
J'ai envoyé hier un petit pacet (sic) contenant les ferrures pour rallonger les bras de la voiture de poupée. Suzy dira que son père s'occupe bien peu d'elle, mettant 4 mois à répondre à une requête aussi simple. Elle a, je reconnais, quelque droit à le penser : il faudra lui dire que je m'habitue au fonctionnarisme. Marie-Louise aura tout de suite fait le petit montage en question et point n'est besoin d'explications. Seulement Suzy n'a-t-elle pas grandi et ne faut-il pas déjà commencer de nouvelles ferrures ?
Nous nous languissons d'attendre encore plusieurs mois avant la réunion. A ce moment-là Suzy aura eu sa 1ère distribution de prix, emportant son honorable petite part, je veux l'espérer.
Jean continue à apprendre et il y met un peu plus de goût : lisant les noms des villas sur son chemin, cherchant à composer des mots et écrivant tout seul dans son coin : LA FEAME par exemple (pour la femme) et dessinant un ange avec des "commencements d'ailes". Voici une photo, encore un chef-d'oeuvre (3) : Jean et sa ville natale, avec le Paillon et la gare St Roch, la mer et le ciel, merveille de contraste et d'abruptesse.
Il va sans dire que nous utilisons nos vacances hebdomadaires au mieux et faisons de belles promenades, pas très loin, mais le plus haut possible et au besoin en nous servant de la bagnole, encore une fois ressuscitée.
J'espère que cette lettre te trouvera en bonne forme et faisant des projets pour Grandris, sans trop t'occuper de la guerre. Est-ce qu'avant 1914 la menace n'était pas là pareillement et se faisait-on autant de tourment ? on vivait !
Sur ce, avec nos bénédictions à Suzy, nous vous embrassons, chère mère et chères soeurs, de tout coeur.
Henri"
(1) samedi + dimanche (loi du 21 juin 1936 sur la semaine de 40 heures)
(2) l'Exposition Internationale de 1937
(3) je n'ai pas cette photo
lundi 22 mars 2010
1er mars 1937 : Nouvelles familiales et printanières
Début 1937 : SIC
"Madame,
La jeune fille que je vous envoie me paraît remplir les conditions pour se mettre à votre service. Ne faites pas attention à l'irruption de boutons, personnelle à son tempérament, et à ses intestins congestinés ; le docteur lui garantit toute contagion.
Vous pourriez la mettre à l'essai pendant quelques jours, chère Madame, et puis, si elle ne peut pas faire, quelqu'un d'autre se présentera au premier moment.
Daignez agréer, chère Madame, mes respectueux hommages.
Soeur Séraphine
Patronage St Roch"
Je pense qu'on a aussi gardé ce petit mot pour la beauté du style et le vocabulaire choisi. L'histoire ne dit pas si la pauvre jeune fille a fait l'affaire...
lundi 15 mars 2010
Jane Beauser, le retour...
Grâce à mes merveilleuses soeurs (et non moins merveilleux beaux-frères), je peux maintenant vous écrire depuis mon canapé, mon lit, ma douche... et n'ai donc plus aucune excuse pour ne pas recommencer à mettre à jour ce roman épistolaire.
Ce que je ferai sans faute au plus tard ce week-end, car j'ai encore plein d'heures à passer pour rendre mon nouveau joujou complètement opérationnel et idéal. Je vous laisse donc à ce suspense insoutenable.
A très bientôt.