dimanche 11 octobre 2009

2 septembre 1936 : Jane va bientôt retrouver son homme

"Mon cher vieux marron,
Merci de ta dernière lettre, reçue ce matin. Je suis bien contente de te savoir allant bien, et ne suis pas fâchée de voir se tirer mon temps de retraite au couvent. Je verrai aussi, de mes yeux, si tu es vraiment en bonne forme, et je te ferai de la marmelade de fruits tapés, façon Marie-Louise. Il faudra que je me débrouille pour remplir nos pots de figues et autres fruits.
As-tu reçu mes fromages ? Comme tu ne m'en parles pas, je commence à concevoir quelques craintes à leur endroit. En tout cas, j'en ai commandé 2 autres pour emporter. La charcutière me met de côté 3 saucissons. Je te remercie de m'avoir envoyé ces 400 F. Je pensais d'abord que tu avais fait un héritage, avant de réfléchir que tu avais été payé plus tôt, vu le départ de ces messieurs. Comme tu me le dis, je donnerai ce qu'il convient à ta mère, et me garderai quelque chose.
J'espère que tu n'as pas trop à faire à l'usine, que ton chameau de singe ne te gène pas trop, et que ces travaux d'assainissement du sol ne te font pas respirer trop de microbes. Ce sera sans doute une bonne amélioration.
Oui, moi aussi, je suis contente de passer environ 3 semaines de calme avec toi, avant de reprendre nos terribles. On tâchera de retourner une fois au cinéma, et de bien prendre l'air le dimanche. Je veux bien qu'on aille voir André. (...)
Oui, mon homme, je prendrai mon billet pour Riquier. Puisque tu peux amener la bagnole, ce sera bien plus simple en effet. Et je t'en remercie et je te dis à bientôt.
Les marraines ne vont pas mal. Marie-Louise a été fatiguée pendant 2 jours, je ne sais pas au juste si cela venait du physique, du moral ou des deux. C'est toujours un peu mystérieux.
Au revoir, mon cher époux, reçois les baisers nombreux de toute la maisonnée, et les plus tendres de ta vieille femme."

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