mardi 6 avril 2010

18 juillet 1937 : Jane est bien arrivée


"Mon cher homme,
Nous voici installés dans ce cher Grandris, où il ne manque que ta sympathique personne. Notre voyage a été assez pénible : d'abord, nous étions montés dans le train de Genève - Marseillle - Grenoble. Heureusement j'ai eu l'idée de me renseigner à Nice-ville, on m'a dit que la voiture pour Paris était à la queue du train, j'ai refait tout le train pour changer de voiture, et là, trouvant un contrôleur, il m'a dit qu'il faudrait changer à Marseille, ou mieux au prochain arrêt. Le train ayant déjà quitté Nice, nous avons donc attendu le train suivant à Cagnes, 5 ou 10 minutes seulement. Jusqu'à Marseille, personne, mais ensuite nous avons été envahis par des militaires et 2 jeunes Anglaises, j'ai dû réveiller et asseoir Jean qui pleurait.
Et nous sommes arrivés à Perrache à 8 h, après avoir lanterné partout. J'ai eu juste le temps d'aller en vitesse aux lavabos et au buffet. A la gare de Grandris j'ai trouvé la famille sur le quai. Tout le monde allait bien. Suzie a bien grandi. Ils ont bien fait les fous, tous les deux, surtout de 5 à 7 h, en promenade. Il fait frais mais assez beau. (...)
A part ça, rien de nouveau à te signaler, sinon qu'on pense bien à toi et que je te suis dans tes allées et venues garçonnières, si l'on peut dire, parce qu'avec tes cheveux blancs !...
Je suppose qu'en ce moment tu es avec André. Je te souhaite de passer quelques bonnes heures, et de ne pas trop travailler les jours suivants pour ne pas te fatiguer. Ecris-moi un peu, peu à la fois mais souvent, et couche-toi tôt, sans faire de problème, tu as bien assez de faire ta cuisine et ta vaisselle.
Je pense que cet après-midi on pourra se promener. Marie-Louise, M et S ont fait une jolie promenade le 14, avec la petite-fille de votre amie de Montchat, elles sont montées jusqu'à 700 m, et ont cueilli des airelles.
Au revoir, soigne-toi bien. Nous t'embrassons bien fort.
Ta vieille femme"

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