jeudi 26 juin 2008

16 août 1928 : Jane s'en va à Paris


Henri est venu et reparti. On a eu le temps de prendre une photo.
Jane va prendre le train vers Paris, pour passer quelques jours avec ses parents.

"Mon petit loup,
Il est exactement 1 h moins 20, et ton brin, installé sur un banc de la superbe place de cette ville (Villefranche, au nord de Lyon), ne sachant comment employer cette longue heure d'attente, t'écrit.
J'ai bien pensé à toi, depuis hier soir, et je t'aime.
Tu me diras bientôt comment tu as voyagé. A cette heure, sans doute grignotes-tu paisiblement ton pauvre dîner. Et tu es fatigué.

N'est-ce pas que les marraines et parrains sont d'excellents coeurs ? Je les aime tous beaucoup, pour eux et pour toi, et je ne serais pas jalouse, je crois, si tu leur réservais le meilleur de ton coeur.
Je suis ta petite chose à toi, et j'ai besoin que tu m'aimes, beaucoup et toujours.

Ce qu'on a fait ce matin à Graves ? Peu de chose. François a été matinal, je crois qu'il a encore réparé son mauvais vélo avant de partir. Puis il est parti avec André qui devait aller chez le dentiste à Villefranche. Les marraines ont eu bien du chagrin de nos départs, et elles se sont montrées très affectueuses avec moi jusqu'à la fin. On a parlé beaucoup de la venue du petit Jean, et si rien ne survient d'ici là, il est convenu que Marthe viendra à Nice. Je le voudrais bien. Nous avons déjeuné ensemble à 11 h, et Marthe est descendue au train avec moi. André m'a embrassée très fort sur les deux joues, et je l'ai réinvité avec insistance à Nice. Et voilà.
Maintenant, je vais bientôt aller à la rencontre du Kozak.
On grignotera ensemble un excellent morceau de la roulade fabriquée par Marie-Louise.
Et je voudrais te donner ma part et t'embrasser bien tendrement en prenant ta tête que j'aime dans mes deux mains. Ton brin"

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