dimanche 14 décembre 2008

3 juin 1933 : Henri est à Lyon pour l'Ascension

"Chères marraines,
Je pense bien à vous tous, à la réunion tant désirée, à l'arrivée de mon homme et à sa joie. Il me tarde de savoir comment les petits l'auront accueilli. Je souffre bien de ne pouvoir être avec vous aussi...
Henri me racontera beaucoup de choses intéressantes lundi. Je pense que les François sont arrivés, et que personne n'est fatigué du voyage. Henri n'aura pas beaucoup de temps pour se reposer. J'insistais pour qu'il voyage lundi, et couche le soir chez les Gab, mais il n'aime pas voyager de jour.
Je reçois ce matin la réponse du docteur Mazet à qui je venais d'écrire pour lui dire nos craintes au sujet du vaccin. Voici donc sa réponse (1), et j'estime qu'après cela, il ne faut plus s'inquiéter des dires de Pierre ou Paul. C'est mon avis, c'est celui d'Henri aussi. Il était partisan d'agir dans ce sens si le docteur Mazet nous assurait de la réussite de ce vaccin.
Donc, faire faire une 2ème cuti-réaction, et si elle est toujours négative, faire le vaccin en se conformant exactement aux indications écrites sur la lettre du Dr Mazet. Tante Henriette nous offrait de nous recommander à un professeur de Lyon pour avoir son avis. C'est encore un écorcheur qui demande 2 ou 300 F pour une visite...
J'ai reçu hier de bonnes nouvelles de Paris. Papa, n'ayant pas reçu de nouvelles de Mme Hanau, a recommencé à travailler au syndic de faillite où il avait été déjà. Mes parents et les Grethen partent aujourd'hui à Lisieux, chez les Herrembrod, où il resteront 2 jours.
Je suis bien à l'hôtel, le temps passera plus vite jusqu'à lundi.
Je termine vite pour ne pas manquer le facteur. Au revoir, chères marraines, je vous embrasse tous bien tendrement.
Le meilleur à mes petits chéris. Peut-être qu'à la fin du mois prochain, je pourrai enfin les voir.
Jane"

(1) perdue

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Grand-mère est touchante dans cette lettre, humaine. Que ce doit être long, 6 mois sans voir ses enfants, quelle torture, qu'elle laisse seulement évoquer discrètement.

On est plongé dans le coeur du roman...

Bises

Hélène