jeudi 23 avril 2009

3 septembre 1935 : Un peu d'eau dans le gaz

"Mon cher vieux marron,
Je trouve ta carte (adressée à Monsieur et Madame H. Reignier) en rentrant du pansement, sous une averse battante. Je suis rassurée sur ton voyage (1), et j'espère que tu as maintenant rattrapé tes mauvaises nuits.
Je suis contente de te dire que le docteur a trouvé Jean mieux qu'hier. La plaie est fermée et la pupille commence à se dilater. Je dois continuer à lui mettre les gouttes d'argyrol et d'atropine 2 fois demain, et nous retournerons voir le docteur jeudi à 11 heures. Il pense que nous pourrons partir au début de la semaine prochaine, et il m'indiquera un bon oculiste à Nice, pour terminer.
Le petit a mieux dormi, je lui avais fait prendre 1/2 comprimé d'aspirine, sur le dire du docteur. Aujourd'hui, il a un peu d'entrain, à part quelques petits moments de fatigue et de souffrance.
Ne t'en fais pas pour mes rapports avec les marraines. Ils sont amicaux. Je comprends qu'elles sont bonnes et nous veulent du bien, seulement, que veux-tu, les caractères ne s'accordent pas toujours parfaitement entre femmes. Et puis, malgré tout ce que tu peux dire pour les excuser, tu sais bien que Marie-Louise n'est pas toujours commode.
Quant à cette petite chose oubliée au pied du lit, elle a eu vite disparu et je ne t'en ai pas gardé rancune une seconde. Il vaut mieux ça qu'un 3ème loupiot.
J'ai reçu une lettre de maman ce matin, que je t'envoie.
Il est bientôt 6 heures. Je vais aller jusqu'à la poste pour que cette lettre parte ce soir.
Au revoir, mon petit homme, soigne-toi bien et ne t'en fais pas. Ménage tes doigts.
Les marraines t'embrassent, les gosses de même, et moi je me serre sur ton vieux coeur.
Ton fenon"

(1) Henri a fait un aller et retour à Lyon pour voir sa femme et ses enfants.

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