mardi 8 avril 2008

28 octobre 1927 : Carte postale adressée à Jane... à Lyon

"Chère petite chose,
Ce matin vous avez pris le train pour Lyon. Il est deux heures. Vous allez arriver bientôt. Voilà à quoi je pense tout aujourd'hui. Je vous suis et ne trouve rien à vous dire, du moins rien qui se dise au dos d'une carte postale. Qu'allez-vous faire samedi ? Et puis je suis bien sot de vous poser cette question. Cette carte n'arrivera qu'après moi et vous ne la lirez que du bout des yeux, tellement la réalité sera plus belle que toutes les cartes du monde... Fatuité. Il en faut. Vous m'avez dit d'avoir confiance en vous : c'est donc que je suis pour vous un pôle, un astre, un as ou du moins que mon devoir est de le sembler afin de vous inspirer les sentiments qui commanderont votre confiance et, par contrecoup la mienne. C'est compliqué ? Mais ne vous frappez pas, vous aurez votre infusion de fleurs d'oranger et je vous aimerai bien. Adieu vos avant-dernières vacances. Si par hasard cette carte arrive avant moi, savourez votre reste. Embrassez ma mère pour moi et laissez-vous embrasser comme je veux, petite chose.
Henri"

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