mardi 9 septembre 2008

11 août 1931 : Plus que trois jours !

"Mon petit Henri,
Voilà ma dernière lettre. J'espère en avoir une de toi demain, avec des détails sur ton voyage en Italie. Je crains que tu aies eu la pluie là-bas, car André, qui écrit, dit qu'il pleuvait dimanche. Ce serait dommage.
Soigne-toi bien, pendant ces derniers jours. Je les compte, plus que trois, et tu viendras te reposer en famille. Tu dois en avoir bien besoin, surtout si la chaleur continue à Nice. Ici, le temps est assez maussade, et on a presque froid depuis deux jours. C'est navrant, et on se croirait presque en septembre.
Les marraines vont bien, Suzie et Janot aussi. Son eczéma disparaît, aussi vais-je supprimer le lavement du matin à l'eau salée. Peut-être l'ai-je continué trop longtemps, je ne sais pas. En tout cas, le petit n'a grossi que de 125 grammes en 15 jours. Il se peut qu'il y ait une différence de balances. Mais comme il a eu très peu d'appétit pendant les 8 premiers jours, ce n'est pas très étonnant, et je pense que c'est plutôt à la fin de son séjour que le bien se fera sentir. Il a bonne mine et est très éveillé et gracieux.
J'ai donné les cadres à papa, et il me charge de t'en remercier chaudement en attendant de le faire lui-même.
Pas grand'chose de nouveau à t'apprendre. J'ai sommeil. Je me lève bien 2 ou 3 fois par nuit, tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre de nos enfants. C'est une vraie nichée que nous avons maintenant, et ça occupe.
Jules a écrit à mes parents, ce matin, disant qu'il est au bord de la mer, dans un restaurant pour la saison, et qu'il est sans nouvelles de Juliette depuis longtemps, ce qui le préoccupe fort et l'attriste même beaucoup. Sa lettre est assez navrante...
Voudrais-tu m'apporter quelques couches, surtout les 2 ou 3 triangles en éponge, un biberon Robert avec son capuchon, et ton linge sale, et tu seras le plus obéissant des maris.
N'oublie pas non plus la petite boîte de chapeaux pour un certain monsieur. Il faut bien qu'il ait des vacances aussi...
Au revoir, mon brave homme, je t'aime bien. Je te souhaite un bon voyage, et de dormir dans le train.
Les marraines et ma famille t'embrassent bien. Jacques me disait l'autre jour : "Et Henri, quand est-ce qu'il vient ?" Tu vois ce respect. Le pauvre gosse apprend sa table de multiplication avec un grand courage, parce qu'il y a une carabine au bout, chez le marchand de jouets de Bessenay.
Baisers et tendresses de ton Fenon.
A bientôt"

Est-ce que vous pensez la même chose que moi à propos de la "boîte de chapeaux" ?

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