mardi 26 février 2008

30 août 1927 : Henri fait des projets

Dans cette lettre, Henri, après un long développement moral, fait le point sur ses revenus (18 600 francs par an, entre ses "appointements" et sa pension d'invalidité due à une blessure de guerre) et sur son emploi (employé "de confiance", chargé du personnel, du contrôle, des achats, etc. dans une petite entreprise familiale de quincaillerie). Il fait également compliment à Jane pour sa spontanéité et sa facilité d'écriture.
"Eh bien, chère petite chose, c'en sera assez pour ce soir. Il fallait que je vous parle de toutes ces histoires qui tiennent une part si importante de ma vie. Le ton de ma lettre en aura souffert. Je m'en excuse et vous promets d'être plus affectueux et plus attentif à vos "réactions" la prochaine fois. (...) J'ai découvert que nous avions des "styles qui se ressemblent comme des frères. Vous écrivez très aisément, vous écririez une semaine et toujours d'une façon intéressante. Mes éloges ne sont pas hyperboliques.
Hall Caine ? Bien des voeux pour votre lecture de l'"Eternal City". Je me souviens de m'être endormi plus de cent fois avec "The Deemster" du même auteur. C'était pourtant très intéressant, mais si difficile à lire.
Ensuite, commencez donc, vous, à me parler de mon prochain voyage à Paris, et de me dire ce que nous ferons, d'une façon un peu moins vague. Autrement je n'oserai jamais. La date restant fixée en principe à une quinzaine de là, sauf contre-ordre de votre part et empêchement de la mienne. Mon patron va partir en voyage. Il faut qu'il revienne et qu'il ne lui arrive pas d'empêchements, pour que je puisse prendre à mon tour le train.
Il est minuit, c'est à dire que mercredi commence. Je n'ai pas tergiversé avant de prendre la plume cette fois : vous m'aviez écrit, je vous le dis, la lettre qu'il me fallait.
Aimez-vous les cartes postales ?
Affectueusement
Henri Reignier
P. S. : Mais trouvez donc quelque chose, vous, pour faire pendant à mes appellations si peu correctes. Ou j'aurais honte et les retirerais. Ce serait la fin de tout."

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