mercredi 27 août 2008

25 mars 1931 : Lettre de Marie-Louise

"Ma chère Jane,
Je te remercie bien de ta chère bonne lettre et de ton apitoiement sur mes bêtes de maux. Ils me gênent en effet assez souvent, mais je commence tout de même à sentir une petite amélioration qui me fait plaisir et me permettra peut-être de faire des projets plus précis dans quelques temps.
En attendant je pense avec bonheur à la venue de ma filleule qui va égayer notre vieux 28 pendant que "cataplasme" fera son entrée dans le monde, ce qui réjouira doublement nos vacances prochaines. En attendant, il faut encore un peu de patience à la pauvre petite Jane et je comprends que ces derniers temps doivent être bien pénibles. Malgré tout, j'envie ton rôle de Maman surtout dans une famille si bien commencée et où les charges sont si vaillamment supportées. (...)
François et Germaine comptent prendre 18 jours de vacances pour Pâques dont 9 à Nîmes pour commencer et nous réserver les 9 autres (du 13 au 22 avril). Ils seront donc là pour le mariage de Margot et s'ils y sont invités, ils iront avec plaisir. Le projet de Padoue semble tomber dans l'eau pour le moment, mais dans ce métier on ne sait jamais comment les choses se décident et s'abandonnent.
Marthe a fini par voir vendre deux de ses petites "croûtes" exposées à Megève, ce qui lui a rapporté la modique somme de 100 F. Ce n'est pas merveilleux, mais si la vente en était plus courante, il est certain que les petits ouvrages de maison. En ce moment nous pouvons avoir en abondance des petits tabliers d'enfant à faire à la maison. Les modèles sont très variés et ravissants mais ne sont certes pas payés selon leur valeur. A défaut de mieux, cela nous fait plaisir mais en ce moment c'est surtout Marthe qui y travaille, la patience me manquant un peu pour m'appliquer longtemps.
Ne t'inquiète pas de la pèlerine capuchon que tu projetais de faire, Marthe qui cherchait justement à fabriquer quelque chose pour son filleul, s'approprie cette idée. Elle en parlera à Thérèse qu'elle doit voir tout à l'heure, et fera pour le mieux.
Henri se plaît-il dans son "bois" ? En tous cas nous sommes contentes qu'il soit moins précipité pour partir le matin, ce qui sera bon pour lui et pour tous.
Au revoir mes chers enfants, je vous embrasse bien tendrement tous les trois.
Bien des choses à André quand vous le verrez. Nous nous réjouissons de sa prochaine venue.
Marraine"

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