dimanche 24 août 2008

5 janvier 1931 : Voeux from N. Y.

"Ma chère Jane,
Je réponds de suite à ta lettre du 22 décembre qui nous a fait grand plaisir ; j'aurais été encore plus contente si tu m'avais dit que tu as bien reçu ma lettre et carte de Xmas et le petit billet pour le Noël de Suzy ; j'espère que ce n'est dû qu'à un retard de la poste et que cela n'aura pas été volé en route.
Merci, chers tous les deux, de vos gâteries aux enfants, livres et jolis mouchoirs pour la fille : il me semble que cela fait beaucoup de choses, et lorsqu'on a 3 neveux et nièce, il ne faut pas prendre de mauvaises habitudes, car cela entraîne trop loin ! Jacques a commencé son livre et il le lit lentement mais comprend tout ; comme il n'a que des livres en anglais celui-ci lui fait doublement plaisir.
J'espère que vous aurez eu un good time à Lyon et que vous vous serez laissé gâter par la famille ! Ici, les fêtes ont été gaies et tout le monde a eu d'agréables surprises, grands comme petits !
Tu penses que nous n'avons pas à être tristes parce qu'on est loin du pays natal, nous pouvons être heureux par nous-mêmes et nous nous suffisons ; c'est ce que cette gourde de Germaine (1) ne peut pas comprendre : elle nous
dit : "ne vous ennuyez pas trop pour les fêtes et songez que nous penserons à vous !" Il y a de quoi rire. Elle espère que nous allons rentrer cette année, sinon que nous viendrons pour les vacances... Jean a dit que tu étais plus intelligente qu'elle car tu comprends mieux notre situation bien que tu désires nous revoir comme nous le désirons également.

Quant à maman, c'est toujours le cafard qui la dirige ; elle pense que si l'on ne se revoit pas en 1931, ce sera en 1932, et elle vit d'espérance. Tu vois comme cela me fait plaisir !
Je suis sûre que si nous étions en France, elle aurait toujours plus ou moins le cafard.
Je vais bientôt m'occuper de ton futur héritier car janvier est le mois des "sales" (prononce bien !) pour les layettes et je te les enverrai par Saladino au mois de mai à moins que tu n'aies pas ce qu'il faut pour commencer, si ce personnage arrive en avance. J'ai toujours peur que tu aies à payer des droits lorsque je t'envoie quelque chose.
Il me semble que nous correspondons beaucoup depuis quelque temps, et que ma plume est un peu moins lazy !
Bonne santé à tous trois et que le rejeton ne te donne pas trop de fatigue !
Affectueux baisers de nous tous à vous tous.
Votre vieille soeur qui vous aime,
Renée"


(1) Germaine Herrembrod, soeur de Jean Grethen

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