mercredi 2 juillet 2008

22 septembre 1928 : Les marraines sont encore à Graves

"Ma chère Jane,
Je voulais t'écrire plus tôt, mais quelques sardines m'ont joué un tour et pendant 3 jours j'ai été tout à fait vaseuse, enfin c'est passé maintenant. Les photos nous ont fait le plus grand plaisir et il y a là de quoi encourager Henri pour toutes les bonnes occasions qu'il aura. Vous êtes bien jolis tous les deux sur la branche, et nous sommes bien contents aussi d'avoir les photos de Paris où sont tes parents.
Nous avons été bien occupées par Maman tous ces jours-ci, mais elle va mieux depuis le 19, jour où la fièvre est vraiment tombée, et elle sent maintenant ses forces revenir ; elle commence à venir prendre ses repas avec nous et nous lui avons fait faire quelques pas autour des maisons. Il faisait si beau que c'était bien à propos.
Aujourd'hui le temps paraît vouloir se détraquer, et comme nous ne voudrions pas être prises ici par l'humidité, nous commençons à faire nos plans de retour qui sera sans doute le 3 octobre.
Marthe m'aidera aux nettoyages et réinstallation et sera prête ensuite à répondre à votre appel, car j'espère que tout ira bien pour Maman.
Sans être encore tout à fait fixée (ce que j'achèverai de faire en rentrant à Lyon), je pense suivre les cours et séances pratiques des Infirmières de la Croix-Rouge qui, m'a-t-on dit, commencent au début de novembre. Cela dure 5 mois et je verrai après ce que je peux faire.
On vendange partout autour de nous et André commencera pour sa part dans le milieu de la semaine prochaine. Aujourd'hui, il récolte des pommes de terre à Anse et pense en monter 2 tombereaux dans la journée. Nous sommes sans nouvelles du Kozak depuis bientôt 15 jours. Dans quel bled est-il perdu ?
Nous rêvons tous les jours à notre gentil Jeanmarise et l'aimons bien. Et toi aussi et ton vieil homme. A bientôt des nouvelles et en attendant mille tendresses.
Colombe"

Aucun commentaire: